30 novembre 2014

Olivia n’en revient pas que sa maman puisse chanter une histoire où on coupe des enfants en petits morceaux avant de les réveiller sept ans après dans un saloir. Si même les enfants ne croient plus aux légendes…

Saint-Nicolas est pourtant très fribourgeois, bien qu’il soit on ne peut plus turc. Il mange du salé, du jambon de la borne, de la langue fumée, du saucisson et du lard gras. Il se balade à califourchon sur un âne de Guin. Il chante dans sa barbe d’armailli des airs sacrés et des obsénites. Il aime les cérémonies clinquantes, les processions bigarrées, les enfants de chœur qui portent le Saint Sacrement, les fanfares au printemps et les chœurs mixtes en hiver.

Il se souvient surtout que « la petite Louise est morte en faisant ça… en faisant sa prière au bon Saint Nicolas ! » Derrière le saint, le sein. « Mademoiselle, veuillez poser votre seing sur cette feuille. » Mon collègue jubile, sein d’esprit et de corps, l’œil aff(ri)olé par l’hébétude des jeunes filles. Trolley, en chantant La petite Louise, a le regard tout aussi brillant et James nous régale de son petit œil salace.

Le sacré et le sacrilège, le profond et le profane sans cesse se retournent, s’entremêlent et se chatouillent par chez nous. Qui se cache derrière la barbe de Saint-Nicolas ? Dans le temps, c’était Freddy aux dents qui branlent qui prenait les enfants sur ses genoux.

On raconte que Saint Nicolas vit encore et qu'il est devenu boucher en Irak.