Blog suisse de littérature

5 octobre 2014

La grand-messe de Morat-Fribourg a été célébrée ce dimanche. 

Sans cesse, les gens courent, font du jogging, les oreilles encombrées de musique qu’ils n’écoutent pas. Ils font du sport au bord des grand-routes, croient favoriser leur santé dans la pollution, n’entendent pas les voitures qui foncent, se font écrabouiller.

Si seulement…

L’automobiliste parfois se sent des envie de bowling : strike, un con de moins, tu peux toujours courir !

Une idée de roman : Mort à Fribourg. Les coureurs disparaissent mystérieusement de la circulation. On ne retrouve que des écouteurs vides, des appareils qui mesurent tous les faits et gestes du corps humain, des battements de son cœur à la température de sa vessie, mais pas de corps, rien, plus d'être humain. 

Pourquoi cette obsession de la course à pied ? N’est-il pas plus simple, plus naturel, plus beau, plus agréable, de marcher, de s’arrêter de temps en temps pour observer la ville qui vit, la campagne qui somnole, la forêt qui s’agite, la fille qui file ? Il est même des gens qui courent en montagne, qui ne s’arrêtent même pas au sommet pour s’extasier, qui ne respirent qu’à demi-poumon le ciel bleu, qui n’ont dans la tête que la performance, cette obsession d’une époque de concurrence généralisée qui oublie de croître à l’intérieur pour ne produire, à l’extérieur, qu’une seule montagne, immonde, celle de ses déchets.

On fonce contre le mur, mais on ne voit rien. L’essentiel, c’est de courir. Pourquoi ? vers où ? derrière qui ? on s’en moque. Il faut courir. « Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense, il faut qu’on avance. », chantait Alain Souchon.

En regardant par la fenêtre l’orage se déchaîner, je me dis qu’il y a peut-être des imbéciles qui courent toujours. Dans Mort à Fribourg, ce sera moi le serial killer.

Raymond Devos avait tout prévu. Laissons-lui la parole. On ne trouvera pas une analyse plus juste de notre monde devenu fou. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.