7 décembre 2014
Elle se perd en lectures incontrôlées, en L’Eau et les Rêves, noyée dans la pensée de la mort et dans L’Automne du Moyen-Âge, empêtrée de symboles religieux dont les cloches qui tintinabulent en ce moment me rappellent qu’ils n’ont pas tout à fait disparu, parce qu’on n’en est jamais vraiment sorti, du Moyen-Âge. Puis l'errance s’arrête au seuil du Bonheur des dames pour se vautrer dans Sodome et Gomorrhe.
De temps en temps, elle s’agite sur une clarinette chaffouine. D’autres fois, elle chantonne un air de Vincent Delerm, puis elle se souvient qu’elle a faim, va se faire cuire un œuf, se dit qu’elle pourrait se tirer un café – attendez un moment, je reviens – et manger un petit bout de chocolat. Puis Sigfried pourrait réveiller la Walkyrie ou les premiers vers d’Une charogne pourraient ouvrir (ou est-ce écarter?) leurs iambes lubriques quand d’autres filles plus irréelles et moins putréfiées pourraient se rappeler à ma libido en lambeau.
Mes doigts suivront-ils le mystère de l’homme à la valise ? Mes yeux se souviendront-ils des révoltes ouvrières ? Mes jambes auront-elles des fourmis et mes oreilles des algorithmes ? Laissons le Dieu Hasard décider. Lui seul sait.
- Et si tu écrivais les mots que t’inspirent quelques notes de musique ?
- Lesquelles ?
- Attends un peu. Il est 12h16. Ce sera peut-être Leonard Bernstein. Non, finalement, ce sera Jo Dassin.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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