Blog suisse de littérature

Albert Cohen, Le livre de ma mère

  • Vincent Francey

Elle vivait alors extrêmement, était réhabilitée. C’était comme si auparavant, elle n’avait été qu’un caillou honteux d’exister, qu’une chose dont on ne sait que faire. Elle était là, certes, on pouvait la voir, on pouvait la sentir, mais elle ne vivait pas vraiment, elle survivait ou plutôt elle sous-vivait, comme si un juge l’avait condamnée à mort sans trouver de bourreau. Mais soudain, elle avait senti en elle que la vie devait l’emporter, qu’elle avait le droit de vivre, qu’elle ne pouvait plus se contenter de sous-exister à la manière d'une racine de maronnier dans un roman sartrien. Elle décida alors de vivre, mais de vivre au-delà ce que les autres vivent, de vivre plus, de vivre mieux, de vivre, comme le chante Sarcloret, souvent. On vit trop rarement, c’est qui nous tue. Mais elle, elle s’était réhabilitée toute seule, en sursaut, juste en se réveillant, juste en vivant à l’extrême, comme si chaque jour était celui de sa mort.

Petit texte écrit à partir d'une phrase du Livre de ma mère d'Albert Cohen, avec une chanson de Sarcloret pour vivre plus souvent.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.