Blog suisse de littérature

Astor Piazzola, Libertango

"On s'aima jusqu'à se haïr."

Le tango, dans son essence, c’est-à-dire précisément ici, dans Libertango, fond l’amour dans la haine et la haine dans l’amour, parce qu’il est passion sans concession, amour sans demi-mesure, haine sans échappatoire. Les vieux ne dansent plus le tango, sauf peut-être les vieux amants de Brel, personnages devenus de fiction à l’heure du calcul amoureux.

Je ne sais pas danser le tango, parce que je ne sais ni aimer ni haïr. Le corps toujours garde ses distances quand il devrait franchir le Rubicon de l’amour. J’ai peur de la peau. Or le tango se joue sur la peau, dans la peau, pour la peau. Il se refuse – non, elle se refuse ! – au cœur et à l’esprit. On n’aime et on ne hait bien qu’à fleur de peau.

Me revoilà donc en compagnie des personnages qui ne sortiront jamais de ma boîte à tango, prêt à tuer et à renaître, infiniment romanesque, parce ma peau ne fait que tapoter sur un ordinateur froid qui ne se rend pas compte qu’il produit du tango, de l’amour et de la haine mélangés à de la vie, à trop de vie, presqu’à de la mort.


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.