Le roman de Renart II
Ils avaient monté des chapiteaux, bouté le feu à des lampions, accoutré de fanfreluches chamarrées une chanteuse ridicule et un accordéoniste troué.
Que fêtaient-ils ? La retornee. La quoi ? La retournée ? Le retour de la fille prodigue ? Laquelle ? La brune à la mâchoire de cheval ? La blonde moutonnante ? La rousse pétillante ? D’un air entendu, ils disaient tous : « Voilà la retornee, voilà la retornee ! »
Etait-ce à cause de l’étrange breuvage dont ils s’emplissaient la panse et de cette sorte de soupe à la viande qu’ils engloutissaient goulûment qu'ils barjaquaient de la sorte ?
La retornée m'était évidence et mystère. Elle leur était prétexte à noce pantagruélique. Elle me fit chaud au coeur.
"Vive la retornee!", criai-je avec enthousiasme, acclamé par une bande dévergondée de joyeux lurons qui me retourna sur la grille en m'arrosant de vin blanc.
Je n'avais pas chaud qu'au coeur.
Commentaires et réponses
A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
Soyez le premier à commenter