Bar de l’hôtel Scandic, Copenhague, samedi 22 avril 2017, vers 9h

• 24.01.2018

Le danois, c’est de l’allemand mouillé, venteux et frais.

Au fond, on parle anglais, bien sûr, comme partout, comme toujours.

Derrière, on vocifère quelque chose de plus latin, de l’italien, semble-t-il.

Sur une feuille devant moi, un flot de français peine à trouver sa place dans le melting pot. 

Passent des touristes qui se demandent quoi faire, des jeunes un mug à la main, des petites filles en pyjama et des Asiatiques inquiets.

Derrière la trop petite sirène, l’accueil est charmant, bien coiffé et coquet.

Les bouches des chaises laissent imaginer le souvenir d'une nuit sensuelle que le barman tente de laver en rangeant la vaisselle sous des lampes immenses.

Où irons-nous aujourd’hui ? La fille de l’accueil se passe la main dans les cheveux. Peut-être resterons-nous à l’hôtel. Nous passerons la journée à la regarder sourire aux touristes égarés.

Elle a disparu. A deviné. Revient. Elle dit : « Yes. » Se concentre sur l’écran d’ordinateur. Se repasse la main dans les cheveux. Disparaît à nouveau. Revient.

Elle me dit : « Yes ! » Les bouches sur les chaises, c’était elle. Sur les canapés, les nuits d’hiver, la nuit d'hier, c’était elle. La petite sirène, c’était elle. Comment dit-on oui en danois ? La fille de l'accueil dit yes. Elle ne sait dire que ça.