Devant chez moi, enfermé dehors
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A un mètre de moi, l’autre clef, à l’intérieur, derrière le double vitrage. Et le chargeur, inaccessible.
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Je suis prisonnier dehors, à l’affût des voitures.
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Tout à l’heure, ça a coupé. J’ai pu dire l’adresse, c’est tout. Viendra-t-il ?
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Dépendant d’un bout de métal.
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J’ai séché le cours de cambriolage : pas le moindre pied-de-biche dans le coffre de mon auto.
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J’attends. Les serruriers sont des héros. S’ils viennent. S’ils ne viennent pas, ce sont des salauds. Combien d’heures attendre encore ? Le temps se dilate. Le carnet se mouille. Il pleut.
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Sonner chez les voisines ? Elles passent leur temps à s’excuser. Des brownies dans la boîte à lait. Elles ne sont pas là. De toute façon, j’aurais honte de leur exposer mes lamentables péripéties. Me montrer sous un meilleur jour. Un jour de beau.
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J’entends – j’avais écrit « j’attends » tant l’attente est partout – trois coups de cloche. Moins quart. Combien attendre encore ?
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Toujours rien. Sauf la pluie. L’attente. Les voisines absentes. La solitude est un enfermement. Même dehors.
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Et la timidité : double vitrage. Le casser ?
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J’attends. J’ai n’ai jamais rien su faire d’autre qu’attendre.
Commentaires et réponses
A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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