Emile Cioran, Histoire et utopie
L’homme est naturellement mauvais et tout ce qu’il fait contre cet état de fait ne peut que se retourner contre lui. L’utopie, la perfection imaginaire d’un monde où les hommes deviendraient libres et égaux, ne peut que tourner à l’enfer, parce que ni la liberté ni l’égalité ne nous sont naturelles. Rien ne nous enchante plus que la vengeance, c’est-à-dire la vue du cadavre de celui qui nous a fait mal, et rien ne nous effraie plus que la liberté, parce qu’elle signifie le vide, l’ennui, la possibilité de ne pas faire ce qu’on nous dit de faire.
La tyrannie, au fond, prétend Cioran, est plus humaine – elle correspond plus à l’humain – que la démocratie, qui présuppose une bonté dont l’histoire prouve à foison l’inexistence.
Bref, Cioran ne sauve rien en l’homme et prend du plaisir à en souligner les immondices afin que nous, lecteurs qui gardons à l’esprit par lâcheté ou par artifice des restes d’utopie, nous puissions nous délecter, en lisant ces horreurs, de nos penchants méchants. A dose homéopathique, ça fait un bien fou.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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