Des voix entremêlées qui s’enguirlandent sans colère pour atteindre en leurs caresses sinueuses l’accord parfait qu’en tâtonnant chacune pleurera tour à tour. Soudain : c’est ensemble. Soudain : ça sonne. Musique dans le noir, son écho sur les pierres, mille regrets, vraiment mille et mille encore, milliers de millions de regrets solitaires, milliers de millions de regrets de quoi ? Il suffirait de chercher à saisir ce que ça dit. Milliers de millions de regrets de vous abandonner ? J’ai si grand peine. Ça fait comme si ce méli-mélo n’effaçait, tout compte fait, jamais la solitude des voix entreguirlandées, les oreilles reliées restant sans fin sur le seuil de se comprendre. Répétez, voix divines, répétez, délicats labyrinthes, continuez pour l’éternité à redire ce qui ne peut se dire. Que regrettez-vous ? Voici déjà d’autres plaintes, voici déjà d’autres voix tristes comme des chatouilles oubliés, somnambules comme de douces griffures, perdues comme les doigts sur le piano, voici déjà l’acupuncture au cœur. Des mots surnagent : hélas, hélas. La rouille de la viole.
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