que les opinions religieuses

(Penses-tu vraiment, mon fils, que Dieu soit une affaire d’opinions ? Dieu ne fait pas de politique, mon fils, Dieu n’est ni de droite ni de de gauche, mon fils, Dieu vote Macron.)

aidées de tout ce que les préjugés provinciaux

(Mon fils, pour quelles raisons obscures émets-tu tant de blasphèmes ? Dieu est parisien, il crèche à Notre-Dame, et tout est déjà jugé par lui depuis la nuit des temps.)

ont de plus insolemment

(Oui, mon fils, ta mère respecte la loi de la providence, oui, mon fils, ta mère n’a eu de toute sa vie qu’un seul amant, hormis Dieu, qui s’incarne en elle si différemment que ton père.)

méprisant pour le culte des arts,

(Il n’est de culte, mon fils, que de Dieu, les arts n’étant qu’un moyen de Le glorifier, il est temps que tu cesses, mon fils, de fréquenter les putains des ballets et les invertis des chevalets, afin d’enfin t’adonner au seul art véritable, l’humble prière, agenouillé devant la sainte image de notre Sauveur.)

aient pu amener entre une mère aussi tendre que l’était la mienne

(C’est cette tendresse même, mon fils, qui, éclairée par les lumières de la Sainte-Croix, te supplie de mettre fin à ces égarements qui te conduisent tout droit dans les bras de Lucifer.)

et un fils aussi reconnaissant et respectueux que je l’avais été,

(Redeviens-le, ce fils reconnaissant et respectueux que tu fus, et nous vivrons ensemble au paradis pour l'éternité sous le regard consolateur du Christ.)

une scène pareille ?...

Voici une phrase tirée des Mémoires du compositeur Hector Berlioz, avec entre parenthèses les commentaires supposés de sa maman.