Jacques Chessex, Un Juif pour l’exemple

23.01.2019

Route de Corcelles, depuis l’aube, une escouade de gendarmerie et deux policiers de Payerne attendent Fernand Ischi au pont de la Riollaz qui enjambe la voie du chemin de fer entre les entrepôts rouillés, les ateliers désaffectés, les locaux de la bière Beauregard.

Tout le monde sait pourquoi ils vont l’arrêter. Personne n’a oublié. On a juste fait semblant. C’est pour le meurtre d’Arthur Boch, un marchand de bétail juif, tué et dépecé pour fair plaisir à Hitler. Inutile d’inventer une autre histoire. Tout est vrai. Le salaud, ce n’est pas Chessex, c’est Ischi.

Mais fallait-il remuer les cendres du passé, faire remonter les boilles du lac, redire ce qu’on voulait taire ? Était-ce vraiment nécessaire ? N’ont-ils pas payé pour leur crime ? N’avons-nous pas assez eu honte de cette horreur ? Pourquoi Chessex a-t-il parlé quand tout le monde se taisait ?

Parce qu’il est des crimes qu’on ne doit pas oublier, sinon ça recommence. Le meurtre d’Arthur Bloch n’est pas un fait divers, c’est une goutte d’eau dans l’océan du génocide. Or, l’océan n’est rien d’autre que la somme des gouttes d’eau qui le composent, et le génocide celle des individus que l’on a assassinés au nom de leur origine juive pour faire plaisir à Hitler.

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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.