Le réchauffement climatique étant inéluctable et ses conséquences catastrophiques, il est urgent d’agir. Le constat est évident, mais comment faire ? La tâche n’est-elle pas colossale ? Peut-on faire autre chose que ralentir l’effondrement ? Edi Buchter propose rien moins que reverdir le Sahara. Est-ce réaliste ? En la situation actuelle, évidemment non, mais il se prend à rêver une communauté internationale qui en serait vraiment une et qui prendrait le taureau par les cornes afin de créer un lieu nouveau – une utopie, certes, mais géographiquement possible – où l’on pourrait reloger les exilés, où l’on pourrait faire renaître l’agriculture, où l’on pourrait faire reculer le désert et où l’on pourrait empêcher l’escalade du réchauffement. Il faudrait pour cela d’énormes moyens financiers et matériels, qui équivaudraient à une véritable économie de guerre contre le désert, et il faudrait croire qu’un autre monde est possible, comme le répète un slogan qu’il est de plus en plus difficile à prendre au sérieux. Le projet pharaonique d’Edi Buchter, dont il mesure la difficulté, j’avoue ne pas y croire, parce que pour qu’il ait une chance de fonctionner, il faudrait une révolution des mentalités, une révolution économique et surtout une révolution politique. Celles-ci viendront à n’en pas douter, mais trop tard, étant donné la puissance des forces de l’argent, et elles aboutiront – elles aboutissent déjà, pensons au Printemps Arabe – à des guerres et à plus de catastrophes encore. Vision noire ? Sans doute. Edi Buchter peut-être sauvera le monde. Il est nécessaire que quelques illuminés – quelques lumières ! – continuent le combat même s’il semble perdu. L’espoir fait vivre.
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