Blog suisse de littérature

La Habana, lundi 17 avril 2017, 10h05

Depuis que Fidel est mort, la Révolution a du plomb dans l’aile.

Les communistes parlent en suisse allemand et la radio chante en américain pendant qu'on lit Le Temps et le Blick et que ne s’arrêtent que des hommes au crâne rasé, néo-fascistes sans doute, espions impérialistes qui désormais ont pignon sur Rue de Romont.

Le Che a beau sourire, on l’a relégué au fond de la pièce, là où il ne gêne pas trop les banquiers en goguette.

Sur l’autre mur, les rues de la Havane semblent bien noires, comme si la vie s’effaçait petit à petit. Seule brille une voiture, nouvel idéal d’une société désormais comme toutes les autres. Le soleil tente bien de briller un peu sur la Révolution, mais les crânes rasés sont rivés sur google et sur facebook, bouffés pour de bon par la réaction néolibérale.

Le marchand de glaces est fermé. Une travailleuse sous-payée nettoie les tables des bourgeois pas même venus s’encanailler.

Pour le grand soir, il faut monter à l’étage : on y donne une fois par mois des cours de salsa. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.