Blog suisse de littérature

Le Capri, vendredi 28 avril 2017, 10h05

- Que nous reste-t-il quand on est doyen à la retraite et donc doublement vieux ?

- Une tasse de thé dans un tea-room pas trop loin de l’école, les mots croisés pour passer le temps, dire bonjour de temps en temps à ses anciens sous-fifres et théoriser avec le grand lugubre qui monte à l’étage.

- Que nous reste-t-il quand on aime la poésie et que l’hiver vient de bouffer le printemps ?

- Un journal d’entre-deux-tours, des mots vaguement politiques et un expresso, parce qu’un monde sans poésie, c’est un monde où tout va vite.

- Que nous reste-t-il quand on se met à vendre un truc qui s’appelle – tradition et modernité, Le Pen et Macron – cuchaule burger ?

- Un arrière-goût de safran sur fond de merde.

- Que nous reste-t-il quand le monde se reflète en sepia dans des miroirs d’entre-deux-guerres ?

- Des dames qui veulent payer l’addition à double, un doyen siamois qui n’ira pas à la piscine aujourd’hui, des chaises rouges à l’infini.

- Que nous reste-t-il quand les dames s’en vont ?

- Le souvenir de leur reflet dans la glace.

Bientôt, le grand lugubre redescendra et il ne restera rien. Pas même un doyen à la retraite. 


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A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.