Le Gothard, samedi 1er avril 2017, 9h30
Ici, c’est le Fribourg des vrais dzos, celui des derniers mohicans, de ce barbu trappu qu’à Fribourg on a toujours le sentiment d’avoir déjà vu quelque part, de ces beaux parleurs qui dénoncent l’indécence des profiteurs du dehors, de ces Suisses allemands bien sûr aussi, bien sûr toujours, bien sûr hélas.
La serveuse en dzaquillon a mis sa robe de bénichon et le client novice rêve à ses jambons de la borne, à sa langue fumée, à ses choux bien gras et, must du must, à ses patates à l’eau.
Au mur, voici des – non, le bon mot n’est pas people – voici des huiles : Christian Constantin, Pierre-Georges Roubaty, Pascal Couchepin (cherchez l’intrus) tout sourire, heureux d’avoir enfin trouvé un lieu authentique, un bistrot où l’arbre de Pâques est un vrai arbre et où l’on trouve en vrac : un vitrail de Yoki, un crucifix et son rameau d’olivier sec, La Liberté, La Gruyère, l’affiche de la Fête fédérale des musiques 2001 (par le boucher, bien sûr), la flamme olympique, du café et du chocolat Villars, de la bière de printemps, le téléphone qui sonne toutes les dix secondes et des poyas jusqu’au plafond.
Ici, c'est le Fribourg à qui l'on s'attache comme une religieuse à son caquelon.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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