Le Mondial, lundi 27 février 2017, 9h30
Derrière: le reflet du camion poubelle et le téléphone qui appelle au secours.
En dessous des limonades : les alcools forts, puis les tireuses à bière blanche.
Le grand chauve barbu inspecte. Il joue au patron, se donne de l’importance. Deux dames se racontent des histoires d’hôpital. C’est de leur âge. Un vieux, moins chauve que l’autre et tout aussi barbu, quoique plus hirsute, s’attarde sur la page froide de La Liberté, craignant de s'y reconnaître comme on reconnaît l’Université dans le miroir. Miséricorde.
Voilà dix ans que c’est terminé, les études, pour l’homme à l’ordinateur. Pas un étudiant ce lundi matin. Intersemestre. Quelques cervelles qui chauffent à la BCU. Pas le temps de prendre un café. Ou alors : entre-deux-carnavals, c’est demain le grand soir, mais on a déjà fait fort samedi.
Un prof d’uni à chapeau remet son manteau. Sociologue, pense l'ancien lettreux, ou pire, historien.
Dans le miroir, des saladiers à l’envers. Ce sont des lampes.
Le vieux barbu veut payer. Philologue sans doute, spécialiste de la syntaxe grecque du troisième siècle avant Jésus-Christ. A bien connu Platon. Ne vit plus que dans le monde des idées. La serveuse par contre est aristotélicienne. Seule compte la substance et la subsistance.
Socrate s’en va en boitant. Il était venu pour fuir sa femme, une qui ressemble sans doute, en plus crasseuse, à cette dame de la table d’à côté, prof de droit administratif ou d'économie politique.
De l’autre côté, on en est aux soins palliatifs. Encore un téléphone qui sonne. Mauvaise nouvelle ?
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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