Terrasse du Marcello, mercredi 15 mars 2017, 14h45
Trois clients et Bernadette : « Je ne comprends pas pourquoi je cause avec ce sinistre individu. »
Puis : « On n’a plus vingt ans. »
Bernadette : « On a vingt ans toujours dans la tête. »
L’élève qui passe n’est pas pressée non plus. Elle va vers l’école. Mornes heures d’un après-midi où le printemps n’a pas encore improvisé toutes ses poésies.
Le militaire qui passe aussi est encore moins pressé que la directrice. C'est un déserteur.
Les voitures roulent au pas.
Surtout ne pas bouger, imiter les lézards sur la muraille.
Les clients sirotent un verre de rouge, pour le principe.
Flo passe, c’est la plus pressée de tous. Elle a fini les cours. Enfin. Ce matin, le cours d’histoire…
« Des amis, on perd, c’est quand même incroyable. C’est quand même dingue la vie. » Bernardette est mélancolique, puis elle ramasse par terre une pièce de dix centimes et retrouve le sourire.
Passe S.
Les clients : « Des paires de baffes qui se perdent. »
Séance de photo devant l’école : quel cirque ! Les clients ronchonnent.
Une autre élève passe, pressée aussi de partir. Pas moyen de me souvenir de son nom.
S. repasse.
Bernadette : « Moi, je la salue plus. »
Le client : « Je sais pas si j’irais encore à l’école avec une prof comme ça. »
Et moi, un peu choqué, je me dis que je devrais au moins me souvenir du prénom de mes élèves.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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