Voilà un mot bon prince, pas machiavélien pour un sou, gentil, nunuche et héroïque. Est-ce pour cela qu’aujourd’hui on le prononce généralement avec ironie ? Tout ce qui tient du conte de fée est systématiquement dénigré parce que, voyez-vous, le monde n’est pas charmant, il est cruel, infernal, concurrentiel, sans pitié, maléfique, informatique et ogresque. Charmant, n’est-ce pas ? Heureusement, pour nous autres les bisounours, il reste le mot charmante, le rêve de la gamine qui sera Kate ou Pippa Middleton quand elle sera grande, le bal offert à toutes les Cendrillons du royaume qui pourront se vêtir chez Lagerfeld aux frais de la princesse Caroline Tchou-Tchou avant de se réveiller le lendemain matin dans les bras velus de princes charmants venus d’Orient, qataris ou émiratis adeptes de la drogue du violeur trouvant moins risqué de se taper des soubrettes avinées que de sobres reines de Sabah en niqab. La citrouille toute rabougrie et le charme parti en fumée, les naïves rêveuses s’en iront au petit jour quêter quelques pelures de banane dans les poubelles du Sofitel, histoire de les revendre à d’autres plus tristes des mamans pour se payer leur dose d’héroïne quotidienne. Charmant, n’est-ce pas ?
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