La corrida devient fatale. Le final est terrifiant. La corrida est par essence fatale et son final toujours terrifiant. La corrida est une boucherie. Non, ce n'est pas une métaphore : la corrida n'est rien d'autre qu'une boucherie, une vraie boucherie, dont le boucher se pare de plumes pour faire illusion, une boucherie lente, voilà la corrida, une boucherie rituelle, un sacrifice, et voilà que s'impose le mot holocauste, un mot qui dit pire que tout, et l'esprit tremble, la plume tremble, pas celle du boucher à plumes, la plume de celui qui écrit, quand s'impose le mot holocauste, le mot sacrifice, le sang des victimes, la mort donnée, pire, la mort vendue aux foules assoiffées, la mort dansée, mais c'est l'emplumé qui danse, le taureau, lui, panique, il est enfermé dans cette arène, dans cette chambre noire, il est pris au piège, le taureau, et eux, ils regardent, eux, ils applaudissent, eux, ils bandent. La corrida, c'est l'anti-tragédie, sauf pour le taureau. La corrida, c'est une fatalité qui se vautre. La corrida, c'est de la terreur en couleur.
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