La tête : trop. Trop dans la tête, rien dans le corps. La tête trop qui pense pense trop la tête pense et pense et repense la tête. Trop. Peut-on trop penser ? Il faudrait, c'est écrit dans des livres, cesser de trop penser dans nos têtes qui pensent et qui pensent et qui repensent, il faut que ça s'arrête, ne plus penser, taire la voix dans la tête, la voix qui parle toute seule, lui clouer le bec, à la voix qui pense qui parle qui ressasse qui ne s'arrête jamais. Mais la taire, la voix qui pense, ce serait taire la pensée et il y a déjà tant de têtes dans quoi ça ne pense pas ou pas assez ou avec des mots sans pensée, des mots qui volent, des mots qui ne pensent pas, des mots dans l'air du temps, voilà ce qu'il disent, l'air du temps, mais le temps de l'air, ce serait quoi comme pensée dans la tête qui pense trop ? On pense, voilà. On pense et il ne faut pas que ça s'arrête. S'arrêter de penser, c'est la mort. Mais le corps ? Le corps pense aussi, mais la tête, est-ce que ce n'est pas le corps, la tête, c'est un bout de corps parmi d'autres bouts de corps, non ? La tête : trop ? Non. Le corps pas assez, pas au niveau de la tête, le corps écrasé par la tête, il faut renforcer le corps, courir, nager, marcher, sauter, danser, baiser, il faut que le corps et la tête ensemble ce soit moi, pas de tête trop pas de corps trop, un esprit sain dans un corps sain, dit la tête, voilà ce que ça doit être : le corps ce qu'il faut, la tête ce qu'il faut, le corps la tête les mots et des yeux dans lesquels refléter mon âme.
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