Michel Pastoureau, Une couleur ne vient jamais seule, Journal chromatique 2012-2016
Il n’oublie pas bien entendu de faire son « professeur de couleurs » (le sien se nommait André Breton) et de rappeler que culturellement, les couleurs sont au nombre de onze, six principales - le blanc, le noir (qui sont définitivement des couleurs), le vert, le rouge, le bleu et le jaune – et cinq secondaires : le gris, le brun, l’orangé, le rose et le violet. Tout le reste n’est que nuances. Ce que montrent surtout les errances de ce vieux copain des couleurs, c’est la puissance symbolique de celles-ci mais aussi leur relativité.
Mais levons les yeux. Tentons d’imiter Michel Pastoureau, la science en moins. Quelles sont les couleurs ici et maintenant ? Du gris presque blanc à l’extérieur, du brouillard, comme un voile sur les couleurs trop criardes. Dedans, du gris plus sombre, du brun clair, du blanc, des couleurs fades. Seuls ces trois porte-documents négligemment posés sur ma table – un rose, un jaune, un violet - égaient ce morne début de matinée : ce sont mes dossiers de corrections pour la semaine prochaine, comme quoi en effet, en matière de couleurs, tout est relatif. Il faudra bientôt que je sorte mon stylo rouge et toute sa symbolique agressive, mais lovons-nous encore quelques instants dans le calme grisâtre d’une matinée encore empreinte de la brume des rêves en noir en blanc.
Commentaires et réponses
A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
Soyez le premier à commenter