Terrasse du Miss Italia, jeudi 15 septembre 2016
Excitation générale. La fille accuse la mère : une maman, ça ne renverse pas son café, voyons. Le serveur sourit. Jaune. Il passe la patte. Les mêmes scènes se répètent, sempiternelle maladresse des clients les après-midi de rentrée.
La pluie redouble. Elle tapote une mélodie en crescendo sur la toile rayée verte et blanche. Qui fut verte et blanche plutôt, et plus tôt.
Ce n’est pas la première averse. Un boiteux provoque un déluge. Encore de la maladresse. Deux mains gauches, deux pieds gauches, un lapin qui court dans la bouche d’un enfant, au passage.
A l’intérieur, un homme semble diriger un orchestre. Son vis-à-vis l’écoute, les lunettes à la main, pour éviter de le regarder pour de vrai. Pour de faux, il rigole.
Un couple silencieux a cessé depuis longtemps le jeu stupide du dialogue. Ils sont assis là, immobiles, ils ouvrent la bouche toutes les vingt minutes pour baragouiner des horaires CFF en suisse allemand, puis ils se taisent un quart d’heure, histoire de digérer l’information.
Un enfant chante, du moins le croit-il. Peut-être miaule-t-il. Il faudrait donner un nom au cri des enfants, comme pour ceux des bêtes.
Un Iphone engueule un homme qui lui claque la coque au bec. L’homme renverse sa chaise en partant. Toujours la maladresse.
Le serveur rigole. Jaune. Il demande à l’homme s’il est fatigué.
Oui, se dit le serveur, je suis fatigué.
Commentaires et réponses
A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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