Photographie (n.f.)
Ils oublient qu’après photo- il y a –graphie, qu’immortaliser le Mont Blanc, le rhinocéros noir d’Afrique ou son propre derrière (voir la diconnade précédente), c’est toujours écrire une histoire qui en dit plus sur le photographe que sur notre monde souillé par l’infâme manie du selfie : « Que c’est beau, le Taj Mahal ! vas-y que je le cache avec ma grosse tronche de blaireau tout fier d’avoir parcouru des milliers de kilomètres et dépensé des sommes colossales juste pour grimacer bêtement et faire mon malin devant les potes en disant que j’y étais! »
Mais d’autres photographes, les vrais, les purs, passent des heures, des journées, des mois entiers à traquer la bestiole à immortaliser, à la surprendre dans sa salle de bain de verdure, à la chopper par surprise en fâcheuse posture, à lui gâcher le casse-croûte dont elle voudrait tant qu'ils soient l'amuse-bouche. Ces photographes enragés sont des chasseurs sans fusil et des taxidermistes sans relief. Ce sont des hommes des cavernes qui ont fait passer de l’estomac à l’esprit l’obsession de l’animal.
Mais une photo sera hélas toujours moins nourrissante qu’un civet de chevreuil et un chasseur plus proche de la nature qu’un photographe.
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A propos
Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.
Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.
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