Blog suisse de littérature

Griffouilles : écriture visuelle

Nous vivons dans un monde d'images. Il s'agit ici de partir de celles-ci afin d'explorer leur rapport aux mots, de deux manières différentes, la première en écrivant à partir de photos, la seconde en proposant des vidéo-poèmes et des récits vidéo qui lient parole, texte, musique et images. 

Vincent Francey

Vincent Francey

Ce que l’on voit de là-haut ressemble à cette photographie. Des avions survolaient les villages puis on vendait aux gens leur maison vue du ciel. On accrochait cela dans le salon et on essayait d’y distinguer des détails. Cela faisait renaître des époques anciennes dans les discussions d’après repas. Le grutier a de la chance : le monde aplati qu’il observe est en mouvement. La photographie a repris vie.

Une voiture rouge est parquée devant la ferme. Un Z en travers d’un cercle. Un break de…

Vincent Francey

Rapide vidéo inspirée par la machine Pit-Stop de Jean Tinguely, exposée au Musée Tinguely à Bâle.

Vincent Francey

Brève définition du mot pillallon.

Vincent Francey

Voici un petit impromptu avec chenille volante.

Vincent Francey

Voici un ruisseau (les Chaudeires) et quelques mots qui chutent.

Vincent Francey

Il suffit de regarder.

Vincent Francey

Petit vidéo-poème filmé au bord des l'étang des Gours, au Grabou.

Vincent Francey

Les allées les venues monacales cherchent l'ombre confidente de l'arbre et la pierre noire de confession et cette joie perdue qui déambula tout au long des longs siècles et jamais ne marcha sur l'herbe divine mais ce sera le soir et l'on rentrera pour vêpres et l'arbre libre rira de tout son être.

Vincent Francey

Voici une petite vidéo-fable dans laquelle une limace rencontre une rivière.

Musique : La vie qui va (texte d'Emile Gardaz et musique de Dominique Gesseney-Rappo) par l'Ensemble vocal Chorège sous la direction d'Hugo Stern, dont voici la version complète.

Vincent Francey

Que se passait-il ici au temps de l'épée reine ? La ville se nomme Offenburg mais elle ne fut pas toujours aussi ouverte qu'aujourd'hui. Certains soirs, les étoiles oublièrent d'y briller, les fleurs de ses fenêtres se fanèrent, on creva les pneus des vélos et on fit flotter des drapeaux plus lugubres que ceux-ci. L'Allemagne semble refaite à neuf, elle s'est ravalé la façade, elle a caché ses drames sous ses vasistas. Le voyageur n'oublie pas. L'horloge lui hurle que du temps a passé mais que…

Vincent Francey

Retour du récit improvisé à ma fenêtre, désormais derrière la vitre d'une nouvelle fenêtre, à Montagny-la-Ville, où il faut attendre le déconfinement.

Vincent Francey

Où est le savoir ? Caché derrière les arbres ? Coincé dans de lugubres laboratoires ? Planqué dans les prisons du sol ? Noyé dans le lac au fond ? En panne de vélo ? Soufflé comme feuille morte au vent d’automne ? En soucoupe volante ? Au parking ? Dans les lampadaires éteints ? Dans les nuages de ma tête ? Qui sait où s’est perdu le savoir ?

Vincent Francey

Voici quelques moments et quelques mots filmés lors d'une promenade en forêt.

Vincent Francey

Le bonnet bleu – est-ce un bleu bonnet ? – c’est pour jouer qu’il fait froid, mais ici tout est chaleureux, les sourires comme les portes, et la cohue et les chaises vides et tout fond sous le soleil d’Afrique. Ce qui demeure ce sont vastes touffes, demi-visages, ombres d’enfants heureuses – les ombres – d’enfin sortir au grand air par le toit entrouvert sur la récréation où l’on jouera qu’on joue dans la neige.

Vincent Francey

Petite vidéo du quotidien avec livres dans les cartons après le déménagement et la valse du Parrain de Nino Rota.

Vincent Francey

Est-ce ici le Jardin d’Eden ? Sont-ce bien ces verdures tantôt taillées tantôt folles ? Est-ce ce remous léger des vaguelettes à la surface du lac ? Ces deux mamelons pointus, fermes et intouchables, ces montagnes nourricières coiffées de lait ouateux, sont-ce les seins de Lilith chatouillant le bleu du ciel ? Sur ce petit bateau de plaisance, est-ce Adam qui s’en va canoter ? Est-ce que cette chaleur raisonnable tempérée par la fraîcheur de l’eau ce ne serait pas le moment juste après le…

Vincent Francey

Voici une petite vidéo de mon quotidien confiné dans un appartement que vais bientôt quitter.

 

Vincent Francey

Aux pavés de Miséricorde, les façades du savoir font la haie d’honoris causa. Trois sapins sombres rêvent de percer les nuages. La terre, côté lettres, aux portes de l’histoire contemporaine, reste désespérément nue, à l’image des ces guerres mondiales dont jamais on ne se remet. Au loin, très loin, de l’autre côté de la route, quel est soudain ce sentiment de quelque chose jaune ? L’hivers se meurt-il déjà ? Le front penché sur nos poussiéreuses idées, nous n’avons pas vu le temps passer sur…

Vincent Francey

Vidéo-poème derrière les grillages du pont de Zaehringen à Fribourg.

Vincent Francey

Cette ombre longiligne, ce serait pas par hasard le monstre du Loch Four States, le même qui jadis fit sombrer la barque trop pleine d'où l'infâme bailli Gessler pourchassait notre bon papa Guillaume Tell ? De leurs vertes prairies primitives, les trois Suisses, Ueli Maurer, Ignacio Cassis et Guy Parmelin si je me souviens bien, ont juré de mettre fin à l'oppression de ce monstre à la solde des Autrichiens. De leurs bras noueux, ils roulent du haut des falaises force billons et pierres…

Vincent Francey

Juste avant de quitter les fenêtres de l'appartement, il était urgent, dans ce nouvel épisode du récit improvisé à ma fenêtre, de parler encore de Fribourg et d'explorer rapidement une nouvelle fenêtre.

Vincent Francey

Eau tu t’infiltres aux montagnes, eau venue embrumer l’air pur de ma verte Gruyère presque broyarde. Les pêcheurs à l’abri regardent les feuilles tomber des arbres. Ils les ramassent à la pelle – ils sifflent une chanson d’automne – ou ils les regardent flotter sur l’eau du lac. Des poissons ? Vous n’y pensez pas, c’est la Gruyère ici, les Préalpes, nous sommes des armaillis, pas des marins d’eau douce. Déjà que nous avons toléré l’inondation, vous voulez quand même pas qu’on joue les nageurs et…

Vincent Francey

Vidéo au quotidien dans laquelle je prépare la vidéo livresse poétique de demain.

Vincent Francey

Horizon découpé ma ville ma noire cathédrale aux oreilles de loup mon bulbe Saint-Michel mes clochers infinis mon NH Hôtel à raser ma Fribourg au couchant, tu te tapis dans l’ombre de mes souvenirs d’arbres qui jetez au ciel des appels déjà morts.

Vincent Francey

Dans la quatorzième brève réflexion de mes impromptus, il est question de détails à partir d'un tableau de ma soeur Magali Francey.

Vincent Francey

Jetée à l’eau, bras de vague, le piéton avance, avance, avance et se noie tout au bout. Jeté sous l’eau, un vague bras s’agite : au secours. Seuls les nuages l’ont vu, puis le vent les chasse. Vers Bienne ? Vers Neuchâtel ? Le noyé ne sait pas, lui qui ne voit que l’eau vague où il s’est jeté.

Vincent Francey

L'homme derrière la vitre a changé de fenêtre. Suite du récit improvisé cinq minutes à ma fenêtre (il en a eu marre aussi des cinq minutes).

Vincent Francey

La nuit de la bénichon, au centre de l'univers qui tourne et qui tourne sans fin autour de la cave à bière des Arbognes, les fêtards ont les yeux de chats qui brillent. Ils s'agrippent au lière et au houblon, ils se frottent le ventre balonné sur le ventre des femmes baisouillées et ils rêvent jusqu'au recrotzon de leurs draps qui s'en souviendraient. La nuit de la bénichon, tout ce qui a lieu aux Arbognes reste aux Arbognes, mais désormais, la nuit de la bénichon, aux Arbognes, rien n'a lieu.…

Vincent Francey

Dans le seizième épisode du récit improvisé cinq minutes à ma fenêtre, la nouvelle année sur la ville se perd dans le brouillard.

Vincent Francey

Triste toits salis qui couvrez-vous quels sinistres bureaux quelle grisaille sous la grisaille quels gris banquiers quels sordides assureurs tristes toits sales qui couvrez-vous quelle laideur plus laide que votre laideur tristes toits salauds qui couvrez-vous ? Derrière le double vitrage, le photographe est au bord des larmes ; puis il entrevoit sa chère cathédrale.

Vincent Francey

Voici un bref impromptu à propos de fragilité.

Vincent Francey

Solitaire au quai romp la ligne. Droite. Solitaire roi des lignes. Rex. Fils des fils filant vers d'autres gares sans train. Solitaire au quai qui a fini son taf. Son tag. Tagueur de gare fils du fil filant droit. Et l'herbe fatiguée pour occuper les interstices. Et s'étirer la ferraille. Et les fils filent. Et l'arbre pas couché sur les voies qui sont d'impénétrables échelles à l'horizontale. Et c'est comme s'il n'y avait pas de ciel. Comme si quadriller le plafond. Mais solitaire au quai qui…

Vincent Francey

Filmer l'ombre sur le mur et la laisser murmurer.

Vincent Francey

Nous avions passé le panneau Cousset depuis peu mais déjà l’aube au verre de blanc nous avait donné de l’entrain – disons plutôt de l’encar – et déjà le soleil illuminait de sa Toute-Puissance ce si sensuel saucisson sec que nous engloutirions aussi prestement que ce verre plein que l’on vide et que ce verre vide que l’on plaint. Nous étions en route pour Châteaurenard. S. – une étrangère d’Estavayer-le-Lac dont nous tairons le nom afin de ne pas nuire à sa réputation – déjà souriante, ignorait…

Vincent Francey

Voici une vidéo-écriture sur laquelle on voit naître un texte qui se regarde naître.

Vincent Francey

L'œil perdu dans le vide et l'oreille rougie par de savantes danoiseries, ils semblent fascinés par quelque monument que la voix prétend remarquable. Ils tournent le dos aux enceintes de marbre noir du Mozambique qui cachent sous le diamant de leurs parallélépipèdes brinquebalants des livres par milliers – c'est la voix dans l'oreille du photographe qui raconte – histoires de Vikings et de Normands, contes d'allumettes et de sirènes, légende d'Harald à la dent bleue, livres par millions qui…

Vincent Francey

Dans le quinzième épisode de mes récits vidéo improvisés cinq minutes à ma fenêtre, on entend des cris d'enfants et la voix délirante de l'homme derrière la vitre.

Vincent Francey

Calvaire des arbres penche-tête aux épis mûrs. Ce sont des troncs, pas même des croix, et le larron n'est pas bon, lui qui n'ose rêver un paradis plus net sous le ciel bas de ce Golgotha.

Vincent Francey

Bref impromptu vidéo à propos du silence.

Photogriffouilles

A propos

Lie tes ratures, littérature, ce blog se veut l'atelier de mon écriture. J'y déverse en vrac des notes prises au jour le jour, l'expansion de ces notes en des textes plus élaborés, des réflexions et des délires, des définitions et des dérives, bref tout ce qui fait le quotidien d'un homme qui écrit, ici, en Suisse, ailleurs, dans mes rêves et à travers le monde qui m'entoure.

Bref, ce blog suisse de littérature partira dans des directions variées qui, je l'espère, sauront vous parler.